Rhône in Gamsen
18.11.2025

Lignes directrices de la troisième correction du Rhône

L'Etat du Valais s'enlise un peu plus !

Le Conseil d’État ignore l’appel des experts indépendants – y compris de la Commission technique de protection contre les crues (CIPC) – et abaisse, avec ses nouvelles lignes directrices, les objectifs de protection contre les crues dans la plaine du Rhône en réduisant l’espace prévu pour le Rhône futur.

Retard

Depuis la décision de mai 2024, il a fallu dix-sept mois au Conseil d’État pour présenter des lignes directrices qui n’apportent rien de concret. Cela retarde la mise en œuvre, pourtant urgente, de la protection contre les crues. Le PAR3-2016, déjà élaboré de manière détaillée, permettrait de mettre immédiatement à l’enquête les six mesures prioritaires de sécurité. Les nouvelles lignes directrices misent toutefois sur une approche sectorielle. Cette méthode compromet l’homogénéité du projet dans l’ensemble de la plaine. Elle entraîne en outre un risque supplémentaire de retard pour l’approbation des projets d’exécution.

Financement non assuré

La réduction de l’emprise du Rhône et l’affaiblissement des objectifs écologiques ne respectent pas les bases légales. Le crédit fédéral octroyé en 2019 ne serait alors plus garanti. Le projet devrait repasser devant les Chambres fédérales pour obtenir un nouveau financement. Même les montants déjà versés au canton pourraient être remis en question. Il n’est par ailleurs pas certain que le Parlement fédéral accepte de financer une deuxième fois la planification d’un projet déjà approuvé.

Protection de la plaine moins élevée

Les objectifs de protection revus à la baisse interviennent à un moment où les événements climatiques extrêmes se multiplient. Les zones de danger faible ou moyen ne pourraient ainsi plus être éliminées de la carte des dangers. Cela rendrait nécessaires des mesures d’aménagement du territoire particulièrement strictes. La question de la responsabilité du canton du Valais se poserait également si des dommages surviennent dans des secteurs insuffisamment protégés.

Non-respect de la législation

Les lignes directrices laissent entendre que les objectifs écologiques du PAR3-2016 seraient excessifs. En réalité, ils correspondent déjà au minimum exigé par la législation sur la protection des eaux. Toute réduction serait contraire au droit. Elle susciterait en outre d’importantes oppositions.